Monsieur le commissaire, je salue votre action dans le domaine numérique, notamment le Digital Services Act, mais aussi votre courage d'avoir écrit au gouvernement français pour lui rappeler que sa loi sur la sécurisation par la régulation de l'espace numérique venait très largement dénaturer le travail que vous avez réalisé à la Commission européenne.
L'UE a montré d'évidentes lacunes politiques dans la réponse à la tragédie en Palestine. Des produits fabriqués dans les colonies israéliennes continuent d'arriver sur le marché unique. L'Union a mis en place une stratégie de certification pour identifier ces produits, mais pourquoi ne pas simplement les interdire ?
Ensuite, si le projet de fonds de défense doté de 100 milliards d'euros est intéressant, comment coordonner les efforts des États membres pour disposer d'une base industrielle compétitive en Europe ? Je rappelle que les Allemands et les Européens continuent d'acheter très largement aux États-Unis à ce jour.
Enfin, en tant que commissaire européen chargé du marché intérieur et de la politique industrielle, vous avez donc la charge de défendre les intérêts stratégiques européens. Mais vous avez aussi occupé de précédentes fonctions à la tête de l'entreprise Atos, dont les récentes turbulences financières soulèvent des préoccupations quant à la gestion de nos actifs stratégiques. Cette entreprise a choisi d'acquérir des géants américains, qui ont conduit à la situation que nous connaissons aujourd'hui. L'arrivée de Daniel Kretinsky, un investisseur tchèque, dont l'offre est soutenue par les banques et reçoit l'approbation apparente de certains membres du Gouvernement, suscite la crainte d'une perte de contrôle sur des technologies essentielles. Au moment où le chef de l'État parle finalement d'européaniser la stratégie de dissuasion nucléaire, pouvez-vous nous rassurer sur le fait qu'une telle transaction ne conduise pas à renforcer des vulnérabilités stratégiques de la France ?