Monsieur le commissaire, vous avez assisté au discours du président de la République à la Sorbonne et avez salué les propositions qui ont été formulées pour l'avenir. Je souhaite revenir sur un thème de ce discours en particulier : le numérique, qui fait partie de votre portefeuille.
Lors de ce discours, le président de la République a notamment proposé d'établir dans toute l'Europe une majorité numérique à 15 ans, âge en dessous duquel une inscription, notamment sur les réseaux sociaux, ne pourrait s'effectuer sans accord des parents. Ce sujet me touche particulièrement et le groupe que je préside a porté une loi promulguée le 7 juillet dernier, qui fixe cette majorité numérique à 15 ans au niveau national. Je me réjouis que le chef de l'État place cet objectif au cœur de notre projet européen car protéger notre jeunesse, l'accompagner dans la jungle que peuvent être Internet, en général, et les réseaux sociaux, en particulier, représente un enjeu de civilisation. Ce seuil a d'ailleurs été repris dans le rapport sur les jeunes et les écrans remis ce jour au président de la République.
Je conviens qu'il s'agit là un sujet complexe et qu'une réponse au niveau européen, si elle conserve les fondements de la loi française, serait encore plus ambitieuse. Toutefois, je souhaite aussi signaler que le temps presse ; nous devons mener ce combat au pas de charge. Combien de jeunes enfants sont à cet instant précis sur les réseaux sociaux, sans aucune supervision parentale ? Combien de temps y ils passeront-ils ? Les temps d'écran parlent pour eux-mêmes et les experts sont formels : plus tôt, on s'en détache, moins dure est la désintoxication.
À l'heure où les États-Unis envisagent notamment d'interdire purement et simplement certaines plateformes, ne considérez-vous pas qu'il est urgent de permettre aux États membres d'appliquer des lois mieux-disantes sur ce sujet, en attendant une éventuelle législation européenne qui serait, je l'espère, portée par la France ?