Intervention de Michel Guiniot

Réunion du mardi 30 avril 2024 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Guiniot :

Nous disposons d'une expertise pour construire des porte-avions – même s'ils sont parfois un peu courts – et des avions, même s'il est dommage que certains pays européens préfèrent les acheter aux Américains.

Selon Charles de Gaulle, « Il est intolérable à un grand État, que son destin soit laissé aux décisions et à l'action d'un autre État, quelque amical qu'il puisse être. Il faut que la défense de la France soit française ». Le 12 octobre 2022, Emmanuel Macron a affirmé qu'en cas d'attaque nucléaire sur l'Ukraine, la France ne déclencherait pas d'attaque balistique nucléaire en retour. Quelques mois plus tard, il affirmait vouloir partager la dissuasion nucléaire avec l'Union européenne, ouvrant la possibilité d'une réaction nucléaire avec les armes françaises sans que les intérêts vitaux français ne soient menacés, se contredisant donc au passage. Monsieur le commissaire, comment percevez-vous le fait que le président de la République enclenche de cette façon l'asservissement de l'arme nucléaire française ?

Ensuite, le président de la République a annoncé, le 18 avril dernier, être en faveur d'une union des marchés de capitaux à l'échelle européenne. Cette annonce a fait suite à la présentation à Bruxelles d'un rapport sur le marché unique de l'UE, qui devrait être complété par un rapport sur la compétitivité des Vingt-sept, afin de proposer une vision globale du sujet. Si ces propositions sont réalisables sans modifier les traités et permettent à l'UE de concurrencer économiquement la Chine, l'Inde et les États-Unis, elles tendent à effacer à nouveau les particularités de chaque pays. Cette union des marchés de capitaux supposerait un aplanissement des réglementations, un accroissement des accords commerciaux et une réduction des barrières fiscales. Comment continuer à protéger nos commerçants français et nos entreprises françaises, d'autant plus que la création de ce marché devrait coûter, selon Le Figaro, près de 700 milliards d'euros par an. Pourriez-vous nous éclairer davantage sur ce concept et nous expliquer pourquoi celui-ci implique de telles dépenses annuelles pour rendre concurrentes des entreprises européennes et non nationales ?

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