Depuis 2017, l'Europe s'est profondément transformée au gré de crises historiques : le Brexit, la pandémie mondiale, le retour de la guerre sur le continent, l'accélération des transitions numériques et climatiques.
Ces crises ont révélé nos dépendances et ont démontré l'impérieuse nécessité d'une souveraineté européenne et d'une autonomie stratégique accrue. Grâce à votre action et sous l'impulsion du président de la République, l'Europe a opéré des transformations majeures, comme l'unité financière pour sortir par le haut de la pandémie, les fondations d'une souveraineté technologique et industrielle, la capacité à penser, préparer, planifier la transition écologique et numérique, ou encore la faculté à protéger nos frontières avec le pacte sur la migration et l'asile.
En tant qu'Européens, ces évolutions doivent nous rendre fiers du travail accompli. Il reste toutefois de nombreux défis à relever. Lors de son discours sur l'Europe prononcé à la Sorbonne le 25 avril dernier, le président de la République a présenté une vision de l'Europe à l'horizon 2030, avec la volonté d'accélérer nos réformes afin de bâtir à la fois « une Europe puissante, une Europe de la prospérité et une Europe humaniste ».
En dehors des questions essentielles liées à l'Europe de la défense, à la politique industrielle de l'UE ou encore au programme spatial européen, je souhaite revenir sur le sujet de la régulation de l'espace numérique. Ici même, à l'Assemblée nationale, nous avons adopté une proposition de résolution le 4 décembre dernier sur la défense des démocraties face aux multiples menaces et tentatives de déstabilisation. Ces ingérences touchent directement notre pays à travers les différentes fake-news propagées par la Russie de Vladimir Poutine sur internet, comme sur les réseaux sociaux. L'objectif de Moscou consiste clairement à déstabiliser nos démocraties et influer sur les élections, comme nous l'avons vu à l'occasion des dernières élections législatives en Slovaquie fin 2023.
À l'occasion de la seizième édition du forum InCyber, vous êtes revenu sur les grandes étapes de la construction de l'espace intérieur informationnel en Europe. Notre continent étant le premier marché numérique au monde, pouvez-vous nous détailler le plan d'action européen en la matière, et plus spécifiquement le volet qui concerne les ingérences étrangères ?