Intervention de Marc Hecker

Réunion du mercredi 10 avril 2024 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Marc Hecker, directeur-adjoint de l'Institut français des relations internationales (IFRI) et rédacteur en chef de la revue Politique étrangère :

C'était le sujet de ma dernière étude, que je pourrai transmettre à Mme Julie Delpech. En un mot, nous avons effectivement fait preuve d'une certaine naïveté quant au rôle des femmes au sein des filières djihadistes en Syrie mais la prise de conscience a été tout de même assez rapide. En juillet 2016, un arrêt de la Cour de cassation a acté la conception extensive de l'association de malfaiteurs terroriste : une femme qui serait partie en Syrie pour cuisiner pour son mari djihadiste et se serait cantonnée à ses tâches domestiques est considérée systématiquement comme un soutien logistique à une association terroriste. Dans mon étude, il apparaît que les femmes qui se sont cantonnées à ce rôle domestique ont été condamnées à des peines de prison d'une durée moyenne de six ans. Les femmes condamnées pour de tels faits sont détenues dans des quartiers de prise en charge de la radicalisation. Au-delà de leur séjour en prison, des dispositifs prennent le relais, comme Pairs, qui cherche à désengager ces personnes.

Plusieurs femmes radicalisées ont tenté de passer à l'acte. La vraie difficulté avec ces femmes est qu'elles transmettent leurs « valeurs » à leurs enfants. On touche alors les limites de la démocratie libérale. Nous n'avons pas le pouvoir de nous immiscer dans les foyers pour savoir quelles valeurs sont transmises à la génération future.

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