La guerre contre le terrorisme qui a été impulsée par les néoconservateurs américains a conduit à la présence américaine en Afghanistan, dans un premier temps, puis de fil en aiguille on en est arrivé, à la guerre en Irak, en 2003, qui n'avait plus grand-chose à voir avec la lutte contre le terrorisme et qui correspondait à la notion de « Nation Building » impulsée par les mêmes néoconservateurs américains. L'opération en Libye en 2007 présente d'ailleurs des traits communs, et finalement la France est intervenue dans le Sahel. L'opération française au Mali a permis, dans un premier temps, d'obtenir quelques succès, puis elle s'est enlisée.
La Mauritanie a pour sa part mis en place des moyens de lutte contre le terrorisme dès les années 2000 et son action s'est avérée très efficace puisque le djihadisme y a été éradiqué. La Mauritanie n'a pas eu besoin de faire appel à la France pour qu'elle envoie des troupes. Elle a concentré ses efforts sur la déradicalisation. Connaissant les insuffisances auxquelles nous nous sommes heurtés dans le Sahel, avec une approche très militarisée et très peu d'aide au développement, cette expérience mauritanienne ne peut-elle pas nous inspirer ? Dans quelle mesure serait-elle transposable ? Que pouvez-vous dire des insuffisances de notre intervention dans le Sahel ?