Intervention de Anne-Clémentine Larroque

Réunion du mercredi 10 avril 2024 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Anne-Clémentine Larroque, historienne, maître de conférences à Sciences Po :

La coopération internationale existe et doit être renforcée. Cela étant dit, une analyse stratégique est nécessaire. Comme vous l'avez souligné, nous avons affaire à une multiplicité de modes opératoires pour radicaliser des individus. L'État islamique n'a plus besoin d'affilier des individus dans sa structure puisque les auteurs revendiquent d'eux-mêmes leur action en son nom alors qu'ils sont inconnus de lui. Nous pouvons y voir une victoire, certes relative, de la propagande : des individus ont envie de commettre des actes pour le compte de Daech sans en faire partie. Cette propagande est à prendre au sérieux car elle fonctionne. Elle fonctionne très bien dans la sphère virtuelle comme dans la sphère réelle. Nous devrions peut-être encore gagner en force de frappe collectivement, et pas forcément individuellement.

Par ailleurs, les organisations terroristes ou djihadistes ont tendance à masquer leur caractère musulman ou djihadiste. Ainsi par exemple AQMI a été remplacé par le GSIM. Les démocraties occidentales devraient mieux expliquer ce qu'est un musulman par rapport à un islamiste ou un djihadiste. Les propagandistes utilisent la méconnaissance de ces questions pour se faire passer pour des représentants du monde musulman.

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