Depuis Madrid, en 2004, jusqu'à Moscou récemment, en passant par Londres, Bruxelles, Berlin, Barcelone et évidemment Paris en 2015, les réseaux islamistes ont prouvé leur détermination et leur capacité à frapper loin des zones de conflits dans lesquelles ils prospèrent. Cela a été rappelé : l'État islamique, depuis la chute du califat syro-Irakien, a montré sa résilience en essaimant des « franchises locales » dans la péninsule arabique, au Sahel en Afrique de l'Ouest, Indonésie ou encore au Khorasan, dont les membres ont récemment sévi à Moscou. Après les attentats planifiés depuis leur place forte, le danger s'est mué en un terrorisme d'inspiration qui peut naître partout où la propagande islamiste peut être reçue. L'instabilité des relations internationales et les conflits en Ukraine ou au Proche-Orient empêchent une lutte vraiment coordonnée contre cette menace terroriste.
Dans quelle mesure la nouvelle donne internationale, avec le recul du droit et la montée de la conflictualité, fait-elle le jeu de cette menace terroriste et de celle de l'État islamique en particulier ? Entre les inspirés et les franchisés, comment lutter efficacement contre le terrorisme ? Faut-il beaucoup plus impliquer l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ? On a vu tout à l'heure que l'une de ses missions était la lutte contre le terrorisme. Bref quelle solution globale pouvons-nous trouver ? Faut-il rester toujours sur le plan local, c'est-à-dire au niveau de la sécurité intérieure, ou faudrait-il raisonner en termes de sécurité collective, au niveau de toutes les zones menacées ?