Pour aller plus loin, il faudrait regarder le problème en face. Des mesures ont été mises en place, notamment sur le plan répressif. Nous sommes capables de mieux réagir et nous avons déjoué de nombreux attentats mais pourquoi est-ce que les auteurs qui passent à l'acte sont-ils de plus en plus jeunes ? Dans certains secteurs comme le gaming – les espaces de jeux en ligne –, à l'école et bien entendu sur les réseaux sociaux, des discours radicaux sont diffusés et sont susceptibles d'encourager des adolescents voire des enfants à passer à l'acte.
Face à cela, les professeurs sont appelés à un travail d'éclaircissement auprès de leurs élèves. J'ai été professeure dans un autre temps et je pense qu'il est préférable de traiter les sujets sensibles plutôt que de les éviter. Le travail de mémoire face aux événements historiques et les rappels culturels sont utiles. La radicalisation est une forme de refus de vivre dans un monde multiculturel. Pourquoi n'accepte-t-on pas le pluralisme des identités, dans un monde où l'individu se dilue entre plusieurs identités ? Au-delà de l'approche pragmatique géopolitique et sécuritaire, je pense que nous devrions mener une réflexion sur la culture en France et développer des outils qui permettent aux jeunes de trouver leurs repères identitaires.
Quant aux potentielles menaces d'attentats que vous avez évoquées, je pense que de tels communiqués ont vocation à se multiplier à l'approche des Jeux olympiques. La propagande sera très fertile, de manière à impressionner les services de renseignement. Nous devrons donc, dans une certaine mesure, relativiser toutes ces annonces.