Nous assistons aujourd'hui à la résurgence des groupes terroristes, et notamment de Daech. Il trouve un nouveau terreau fertile dans les parties du monde où des années de guerre, comme en Syrie en Irak aux abords de l'Afghanistan, n'auront fait qu'empirer les choses. Parmi ces groupes figure notamment l'État islamique du Khorasan, qui s'est développé avec le retour vers l'Asie centrale des combattants de Syrie et d'Irak et le retrait chaotique des troupes américaines d'Afghanistan après vingt ans de guerre au terrorisme qui n'auront fait qu'aggraver la situation.
L'attentat de Moscou a donc ravivé les souvenirs et les craintes des attentats sur notre sol. Dans ce contexte, la nécessaire analyse très détaillée des groupes en cause, de leur mode d'action et de leurs objectifs est trop souvent écrasée par le récit idéologique reprenant des récits absurdes et inaptes à comprendre le réel, reprenant les grandes thèses du choc des civilisations. Ne doit-on pas rétablir du discernement et de la précision pour mieux comprendre chaque situation, pour agir de manière à appropriée, et non pour mettre de l'huile sur le feu ?
Pensez-vous qu'il soit rigoureux de comparer Daech, un mouvement djihadiste transnational susceptible de frapper dans de nombreux pays, en Europe, dans le monde arabe, en Asie centrale ou en Afrique, à un mouvement comme le Hamas, qui peut également user de ces méthodes terroristes pour créer un Etat sur le territoire d'un pays qui a lui-même combattu Daech.
Une des justifications de l'enlisement dans cette guerre, alors que nombre d'experts pointaient une impasse, était qu'il fallait éradiquer les foyers terroristes susceptibles de viser la France ? Avez-vous des exemples avérés de projets d'attentats contre la France imaginés au Sahel ?