La coopération internationale existe. Elle a permis de monter une coalition pour faire face à l'État islamique à la fin de 2014. Des alliances ont été conclues avec les Kurdes du Rojava pour les aider à chasser les djihadistes. Dans nos contrées, des instances étatiques travaillent en coopération avec l'Union européenne, notamment. Je citerai par exemple le Réseau de prévention de la radicalisation en Europe, qui sera par la suite transformé en « knowledge hub ».
Nous assistons effectivement à une montée en puissance du phénomène de radicalisation et des passages à l'acte. Cette tendance remonte à 2001 dans les pays occidentaux. Nous devons réfléchir au modèle civilisationnel que nous pouvons proposer. Si les écoles et les professeurs sont attaqués, si le groupe des étudiants talibans existe, si Boko Haram – dont le nom signifie « livre occidental » – est notre ennemi, c'est aussi notre modèle humaniste et éducationnel qui est visé. Pour les pays qui veulent lutter contre l'islamisme, l'école est un lieu primordial. Pourquoi les mineurs se radicalisent-ils de plus en plus tôt ? Pourquoi les petites écoles sont-elles également touchées et les instituteurs visés aux côtés des professeurs ? Nous avons également affaire à une forme de terrorisme intellectuel. Une réflexion est menée au niveau européen à ce sujet, et ce depuis 2011. Nous accentuons même nos efforts dans ce domaine.