Intervention de Marie Pochon

Séance en hémicycle du vendredi 17 mai 2024 à 21h30
Souveraineté alimentaire et renouvellement des générations en agriculture — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Pochon :

Je vous demande pardon d'allonger la litanie, mais c'est un sujet d'importance.

L'enseignement et la formation professionnelle agricoles doivent contribuer à ce que les agriculteurs et agricultrices auxquels ils s'adressent atteignent une juste rémunération. Cela inclut la capacité d'identifier, afin de se la garantir, une rémunération juste du fait de son travail au moyen, par exemple, de l'évaluation et de la fixation de ses coûts de production.

Lors du travail que nous avons mené dans le cadre de la proposition de loi visant à garantir un revenu digne aux agriculteurs que j'ai présentée et qui, comme vous le savez, a été adoptée, nous avons auditionné la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab), dont les représentants nous ont fait part du constat que les agriculteurs n'étaient pas outillés pour faire le travail que les industriels, eux, font sur les coûts de revient. Ils ne peuvent dès lors être suffisamment solides lors des négociations commerciales.

La Fnab recommande ainsi de créer une formation obligatoire, pour les agriculteurs, à la définition de leurs prix de revient. Comment, en effet, valoriser sa production si on n'y est pas formé, et si l'on ne sait pas comptabiliser ses coûts fixes, mais aussi son temps de travail, ses investissements à venir, le coût de remplacement du matériel, la valeur de la main d'œuvre non rémunérée – tout en prenant une marge de sécurité pour les aléas climatiques ?

Tout cela est très complexe : raison pour laquelle il nous paraît fondamental que la formation professionnelle agricole concoure à l'obtention d'une rémunération juste.

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