J'ai beau avoir appris à bien manger chez des agriculteurs et mesurer l'importance de ce savoir, je suis radicalement opposée à votre amendement. Je connais bien le milieu de l'éducation, et il serait très dangereux de confier au législateur le soin de définir le contenu des programmes scolaires. Je vous laisse imaginer ce que pourraient faire des partis extrêmes s'ils accédaient aux responsabilités. Seul le Conseil supérieur des programmes peut être chargé de cette mission, et il s'en acquitte en toute indépendance.
Si l'on s'engouffrait dans cette brèche, tous les métiers pourraient demander une heure à l'éducation nationale pour sensibiliser les élèves à leur cause : l'industrie, les professions médicales, particulièrement sous tension, et j'en passe. Les demandes sont toutes aussi légitimes les unes que les autres, mais les enseignants croulent sous ces multiples demandes sociétales qui pourraient mordre sur le temps consacré à l'enseignement du français ou des mathématiques. Nous avons déjà perdu deux heures de français par semaine en sixième, en vingt ans.
Chers amis députés, prenez garde : on ne peut pas mettre tout ce qu'on veut dans les programmes ; le Conseil supérieur des programmes s'en charge très bien.