Cet amendement vise à dispenser des cours d'éducation à l'alimentation auprès des écoliers et des collégiens, afin d'améliorer leur santé et d'orienter les modes de consommation vers des pratiques plus durables et plus favorables à la généralisation de l'agriculture paysanne.
Savoir se nourrir correctement constitue un apprentissage fondamental, qui, à ce titre, devrait être enseigné à l'école. L'industrialisation de la production alimentaire est à l'origine d'épidémies de maladies chroniques, dont nos enfants ne sont pas exempts – ils sont parfois la cible des producteurs d'aliments transformés ou ultratransformés. Ce système de production alimentaire contribue également à la perte de pouvoir d'achat des agriculteurs et des agricultrices, la majeure partie de la valeur ajoutée de leur production étant accaparée par les intermédiaires de l'agro-industrie et de la grande distribution. Pour 1 euro d'alimentation dans l'assiette, seuls 8 centimes environ reviennent aux agriculteurs : c'est insupportable, au sens propre comme figuré !
Pour toutes ces raisons, l'État doit assurer cet apprentissage de base auprès de tous les enfants, afin de résorber les inégalités sociales alimentaires et de permettre une meilleure valorisation des produits bruts, de saison, issus d'exploitations locales, si possible agroécologiques, et pleinement intégrées dans leur territoire. Cet enseignement sera aussi l'occasion de poser la question de la condition animale, intimement liée à nos modes de consommation et de production. Il permettra aussi d'améliorer les connaissances des enfants en matière de productions agricoles et alimentaires, quand beaucoup de citadins ignorent aujourd'hui que la brique de lait qu'ils achètent est issue du pis d'une vache, et pensent que les poissons sont carrés avec des yeux dans les coins.