Permettez-moi de profiter de cet amendement pour revenir rapidement sur la recherche publique. Monsieur le ministre, vous vous êtes offusqué tout à l'heure lorsque nous avons dit que la recherche publique devait s'affranchir des financements privés.
Ma collègue Manon Meunier l'a rappelé : les chercheurs ont besoin d'indépendance. Quand on sait comment fonctionne la recherche, on sait que les chercheurs passent leur temps à répondre à des appels à projets dans le cadre de l'Agence nationale de la recherche (ANR), ce qui leur prend un temps incroyable.
Ils ont besoin de dotations publiques pérennes, qui leur permettent de faire de la recherche de long terme, sans passer leurs journées à renouveler des appels à projets quadriennaux, au sujet desquels l'incertitude est très grande : 10 % seulement aboutissent.
L'examen de l'efficacité de ces ventilations par appel à projets montre que sur les dotations – c'est-à-dire l'argent public consacré à la recherche – 20 % des sommes sont perdues par le simple fait de remplir les appels à projets. Il y a donc un problème d'efficacité concernant la recherche de long terme, qui recoupe le sujet évoqué par ma collègue Chantal Jourdan et, plus largement, concernant la bifurcation que nous appelons de nos vœux.
Ayez l'honnêteté intellectuelle, puisque vous vous en faites le chantre…