Nous insistons sur la recherche publique, car sur de tels sujets, l'indépendance de la recherche à l'égard du monde de l'entreprise est importante. Une anecdote me permettra de bien me faire comprendre : quand je cherchais une bourse de thèse, on m'avait notamment proposé de travailler sur les pesticides, avec un financement de Monsanto – j'avais refusé.
Une firme comme Monsanto peut influencer les recherches, mais ce n'est pas le seul problème : comment voulez-vous que les citoyens aient confiance dans les résultats de la recherche si ceux qui la financent sont en quelque sorte juge et partie ?
Dire qu'il faut plus de professionnels pour former les jeunes agriculteurs pose le même problème : le monde professionnel regroupe toutes sortes d'acteurs, dont certains ont d'énormes intérêts financiers.
Il vaut mieux financer directement la recherche publique pour lui éviter d'avoir à se tourner vers le privé pour obtenir des fonds. Menées en toute indépendance, ces recherches peuvent ensuite être utilisées par les citoyens, mais aussi par les grandes entreprises, qui sont bien contentes de disposer des résultats de l'Inrae ou du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Faisons confiance au service public de la recherche, tout le monde s'y retrouvera !