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Intervention de Hélène Laporte

Séance en hémicycle du vendredi 17 mai 2024 à 15h00
Souveraineté alimentaire et renouvellement des générations en agriculture — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHélène Laporte :

Il vise à interroger les orientations de ce projet de loi, qui tend à augmenter significativement le niveau de diplôme moyen des nouveaux actifs des secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire. La formation des futurs agriculteurs constitue bien entendu un sujet essentiel, et il n'est nullement question de la remettre en cause.

L'étude d'impact souligne d'ailleurs que l'augmentation du niveau de formation initiale pour l'ensemble de la population française se vérifie également dans le secteur agricole même si « le niveau de formation des actifs agricoles (salariés et chefs d'exploitation) demeure en retard par rapport à l'ensemble de la population active de 20 à 64 ans ».

Toutefois, une interrogation subsiste. Les agriculteurs de demain devront-ils être titulaires d'un diplôme de niveau bac + 5 pour envisager de reprendre une exploitation agricole ? C'est une vraie question. Faut-il fonder l'agriculture de demain exclusivement sur des diplômes sans prendre en considération les formations ? La VAE, la validation des acquis de l'expérience, constitue par exemple une piste, c'est d'ailleurs pourquoi nous avons choisi pour notre amendement une formulation ouverte, en parlant de « formation » plutôt que de « diplôme moyen » uniquement.

Les exploitants agricoles sont avant tout des chefs d'entreprise mais nous savons bien que la formation de terrain dans tous les métiers de l'agriculture est au moins aussi importante que les diplômes obtenus.

Si la gestion d'une exploitation agricole demande aujourd'hui une technicité dans de multiples domaines, l'ambition de ce projet de loi pourrait laisser penser que les agriculteurs de demain devront être des technocrates avant d'être des agriculteurs. C'est la raison pour laquelle il est préférable, d'un point de vue sémantique, de privilégier le terme, plus large, de « formation » plutôt que « diplôme moyen ».

J'espère réellement que cet amendement obtiendra un avis favorable.

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