Depuis quelques années, le nombre d'élèves et d'étudiants dans l'enseignement agricole a fortement progressé. Or, monsieur le ministre, vous avez, ces dernières années, diminué le nombre de postes dans les lycées publics agricoles. Vous avez en l'occurrence supprimé 277 postes. Ce chiffre, je ne le sors pas de mon chapeau : il a été établi par le Snetap-FSU (Syndicat national de l'enseignement technique agricole public - Fédération syndicale unitaire), le premier syndicat d'enseignants des lycées publics agricoles.
C'est dans ce contexte que vous affichez un objectif que nous partageons : l'augmentation de 30 % dans les années à venir du nombre d'élèves et d'étudiants engagés dans les filières de formation agricole. Mais, dans la mesure où vous ne créez pas de postes supplémentaires pour faire face à cette augmentation – le présent amendement vise justement à rétablir ces 277 ETP supprimés –, vous menez une politique qui contredit les buts affichés. En effet, s'il y a moins d'enseignants pour davantage d'élèves, les conditions d'apprentissage des lycéens des lycées publics agricoles se dégraderont, de même que les conditions de travail des enseignants, dans un contexte global marqué par une crise des recrutements d'enseignants qualifiés et par la difficulté de rendre ce métier attractif.
Comme l'ont dit mes collègues, vous allez créer un effet d'aubaine qui profitera aux filières de formation privées – nombreuses dans le domaine agricole –, qui prospéreront sur les difficultés de l'enseignement public que vous vous apprêtez à aggraver. Nous vous demandons de corriger le tir, de vous montrer à la hauteur des objectifs que vous vous fixez, et de recruter des enseignants dans les lycées publics agricoles en nombre suffisant pour subvenir aux besoins éducatifs que vous reconnaissez – ce en quoi nous vous soutenons.