Entre 2007 et 2021, on constate un doublement des importations d'énergie. C'est sans doute le signe d'une augmentation des besoins, mais c'est aussi l'amère prise de conscience de la perte de notre autonomie énergétique. L'enjeu n'est rien de moins que notre souveraineté. La crise pétrolière du début des années 1970 aura entraîné le renforcement de l'industrie nucléaire civile jusqu'aux atermoiements de l'ère Hollande. Sous les pressions politiques hexagonales et européennes, notamment allemandes, la trajectoire va s'infléchir jusqu'à la révision par le président Macron de ces erreurs de jugement. Les événements militaires que vit l'Europe, s'ils étaient imprévisibles, sonnent l'heure d'une nouvelle trajectoire. La question qui se pose, au-delà de la recherche des responsabilités, est de savoir comment les Français et notre économie vont traverser la crise et quel chemin nous devons emprunter. La seule réponse, c'est le rapport de RTE qui la donne ; il arrive cependant bien tard. Souhaitons néanmoins que le scénario privilégiant un mix électrique basé sur le nucléaire et une part significative d'énergies renouvelables soit mis en œuvre avec célérité et détermination.