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Intervention de Sébastien Jumel

Réunion du mercredi 5 octobre 2022 à 9h35
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

En politique, quand on va selon le vent, on a l'avenir d'une feuille morte ! C'est vrai dans beaucoup de cas, y compris quand on souhaite analyser la politique énergétique de la France.

Je me réjouis que nos collègues de droite aient retrouvé la sève originelle du gaullisme, celle qui a permis, dans le sang et les larmes de la Libération, aux cocos et aux gaullistes de doter la France de services publics structurants, assurant ainsi notre souveraineté. EDF était au cœur de tout cela. Il faut que les nombreux libéraux ici présents se rassurent, on pointera leurs responsabilités dans l'état actuel d'EDF : le siphonnage financier, les renoncements industriels, les pertes de souveraineté. Le fait d'avoir considéré l'énergie comme une marchandise, de lui avoir inoculé le virus du marché, a conduit à des renoncements sans nom. Quand la logique de marché s'empare du nucléaire, on fait des économies sur la recherche, sur la sous-traitance, sur la sûreté, sur le niveau de maintenance. Quand la logique du marché s'empare des énergies renouvelables, on met les maires en situation de concurrence, on n'anticipe pas les conflits d'usage, on fait des cicatrices dans les paysages. Le marché est incompatible avec l'ardente obligation de considérer que l'énergie est un bien de première nécessité. Soyez donc rassurés, les libéraux : avec cette commission d'enquête, vous allez en prendre plein la tête !

Lorsque nous l'avons auditionné l'autre jour, j'ai demandé à Lévy s'il avait été un électron libre, pour lui rappeler qu'en tant que président d'EDF, il devait répondre aux ordres de l'exécutif et aux prescriptions du cadre législatif offert à EDF. Les Marcheurs ont peur que l'on pointe les errances, les erreurs stratégiques, les renoncements de Macron ? Eh bien, allons-y ! Astrid, qu'est-ce, sinon un renoncement ? Fessenheim, c'est une succession de renoncements.

Je participerai donc avec enthousiasme à cette commission d'enquête, en souhaitant qu'elle nous serve de leçon et que la puissance publique reprenne la main sur la détermination de la politique énergétique. Un mix équilibré, intelligent, consenti ne pourra prendre place que si nous nous en donnons les moyens. J'espère que la commission d'enquête permettra de dégager un diagnostic partagé sur ce point.

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