Disons-le d'emblée : nous, élus du Rassemblement national, approuvons pleinement la demande de création d'une commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France, alors qu'une crise énergétique et industrielle frappe les Français de plein fouet. Ce que nous attendons de cette enquête, c'est qu'elle fasse la lumière sur des années de décisions politiques désastreuses et irresponsables, de forfaitures qui ont fragilisé notre souveraineté énergétique, nous rendant vulnérables et dépendants de l'étranger, alors même que nous étions exportateurs. Reconnaissons que le président Marleix est légitime à demander la création de cette commission, compte tenu de ses prises de position courageuses sur le dossier Alstom. Néanmoins, au nom de la cohérence, il lui faudra regarder aussi là où le bât blesse, et pointer les responsabilités et les turpitudes des dirigeants issus de sa propre famille politique, celle du RPR, de l'UMP et de LR.
Certes, la crise que nous subissons est le fruit du choix idéologique et électoraliste de François Hollande puis d'Emmanuel Macron de rejeter le nucléaire, jusqu'à un revirement tardif, qui n'aura pas permis d'empêcher la fermeture de Fessenheim ni de rattraper le temps perdu pour la construction de nouveaux EPR sur notre territoire. Elle découle de leur décision de se tourner vers les énergies renouvelables et d'y déverser des milliards d'euros d'argent public : 90 milliards d'ici à 2028 rien que pour l'éolien, énergie pourtant intermittente, non pilotable et peu fiable, alors même que l'intérêt de la France serait d'engager un grand programme industriel de rénovation et de modernisation de notre parc nucléaire. Mais n'ayons pas la mémoire courte ! C'est sous la présidence de Jacques Chirac que la libéralisation du marché de l'électricité s'est accélérée, avec, en 2000, l'obligation pour EDF d'acheter l'électricité des autres opérateurs, véritable subvention publique à l'éolien et au photovoltaïque, et, de 2004 à 2007, l'ouverture totale du marché à la concurrence. C'est sous la présidence de Nicolas Sarkozy qu'a vu le jour, en 2011, le dispositif d'accès régulé à l'énergie nucléaire historique (Arenh), outil de libéralisation du marché ; la même année, alors que Nathalie Kosciusko-Morizet était ministre de l'écologie, les procédures pour l'installation des parcs éoliens étaient simplifiées ; en 2011 toujours, Valérie Pécresse étant ministre du budget, de gros contrats d'éolien en mer étaient attribués à Alstom. Bref, nous souhaitons que cette commission d'enquête permette de mettre au jour ce que nous dénonçons depuis longtemps avec constance : la soumission à la Commission européenne, la libéralisation du marché de l'énergie, la fermeture de Fessenheim, la vente d'Alstom, l'abandon du nucléaire et du projet Astrid, etc.