En effet, il donne des indications claires sur ce que nous voulons faire. Il programme aussi. La programmation pluriannuelle de l'agriculture obligera le Gouvernement à fixer des niveaux de production – ce n'est pas un gros mot –, qui devront atteindre des quantités excédentaires par rapport à nos consommations nationales. Il répond donc bien à une logique de souveraineté.
Arrêtons également d'opposer exportation et importation : nous avons besoin d'exporter ce que nous produisons, comme nous avons besoin d'importer ; les deux ne s'opposent pas forcément. Tel qu'il est rédigé, le projet de loi propose bien les deux.
Enfin, on ne peut pas laisser dire qu'il n'y a rien dans ce texte. Il y est bien question de la préservation de la ressource en eau, de l'élevage, du pastoralisme, de l'installation, de la diversité des modèles, de production, de consommation et de souveraineté ; il y est aussi question des intrants, de protéines ou encore de services environnementaux. Ce n'est pas rien, et dire le contraire est caricatural.
Vous parliez de crise agricole et il vous plaît de ne parler que du revenu. Cependant, tous les agriculteurs que j'ai rencontrés, avant la crise, m'ont dit la même chose : « Dites-nous ce que vous attendez de nous ! Tuez-nous, faites-nous vivre, mais dites-nous ce que vous attendez de nous ! »