Nous proposons d'établir un plan pluriannuel d'adaptation pour la viticulture face au dérèglement climatique ainsi qu'un rapport sur l'application de ce plan.
Les vignerons doivent pouvoir faire face à deux dérèglements dans leur vie et leur travail quotidien.
Dérèglement viticole, d'abord : les maladies habituelles comme le mildiou se développent ; de nouvelles maladies émergent, comme la flavescence dorée ou la bactérie xylella fastidiosa, qui, après s'être attaquée à l'olive en Méditerranée, peut remonter et s'attaquer au raisin. Les accidents habituels, connus, sont plus fréquents, comme le gel, la grêle ou la sécheresse.
Dérèglement humain, ensuite : l'éco-anxiété se développe et les suicides se multiplient, car les vignerons peuvent perdre pied. Il faut être courageux, et ils le sont, pour ne pas rester désemparé.
Un plan pluriannuel d'adaptation de la filière viticole est donc une impérieuse nécessité pour les accompagner, avec pour objectif de cultiver autrement – cela va au-delà du bio. Il faut travailler avec eux à une viticulture qui consomme peu de carbone et qui en stocke beaucoup ; cela suppose de moins labourer et de développer les engrais verts. Nous devons les aider avant qu'ils soient au pied du mur et ne puissent plus cultiver de la vigne, comme dans le Bordelais. N'abandonnons pas les vignerons, aidons-les à changer de cépages, en cultivant des cépages résistants qui ne soient pas des cépages génétiquement modifiés.
Comme aime à dire Valentin, vigneron dans le Jura, à Poligny, faire honneur à la tradition et au terroir, c'est important, mais ils doivent évoluer pour rester vivants ; sinon, ce n'est pas de la tradition, mais du folklore.