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Intervention de Emmanuel Maquet

Réunion du mercredi 5 octobre 2022 à 17h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuel Maquet :

La crise énergétique est particulièrement révélatrice pour le Gouvernement. Il n'aura fallu que deux ans, entre la fermeture de la centrale de Fessenheim et la guerre en Ukraine, pour le voir opérer un virage à 180 degrés sur le nucléaire. Vous déposez maintenant deux projets de loi visant à accélérer les énergies renouvelables et le nucléaire, en accordant une large part à ce que vous appelez « l'acceptabilité ».

Je m'arrête un instant sur cette notion d'acceptabilité. Au risque de surprendre, de mon point de vue, la clé de l'acceptabilité n'est pas la concertation ; elle n'est pas l'organisation de débats publics dont l'issue est décidée à l'avance et qui ne font que paralyser l'action publique. Elle n'est pas non plus le partage de la valeur, que vous proposez comme pour faciliter, voire acheter le consentement des élus et des riverains. La clé de l'acceptabilité est, de toute évidence, le succès : le succès industriel, le succès commercial, le succès technologique et, surtout, le succès énergétique. Ils ont été au rendez-vous avec le nucléaire, qui a permis l'accès à une énergie garantie, souveraine et bon marché pour tous.

Rétrospectivement, il n'y a pas eu trop de débats au Parlement, ni de débat public en général, lors de la construction du parc électronucléaire. Pourtant, le nucléaire bénéficie d'un fort consensus, réaffirmé dans les sondages. C'est tout simplement parce qu'il est couronné de succès.

Malgré cela, la PPE prévoit toujours la baisse de la part du nucléaire à 50 % du mix énergétique en 2035. Allez-vous revenir sur cette disposition législative et accepter de relever ce seuil ?

Concernant le temps long, où en sont les énergies renouvelables alternatives ? Pouvez-vous évoquer votre vision de l'actualité des technologies autres que le solaire et l'éolien, qui pourraient demain s'ajouter à notre éventail du renouvelable ? Quel est votre avis sur le soutien à la méthanisation, qui ne fait pas l'objet d'un titre spécifique dans le projet de loi ? L'hydraulique est-il aujourd'hui à son plein développement potentiel ? L'énergie marémotrice, qui présente l'avantage d'être parfaitement prédictible, n'est-elle pas une perspective intéressante à l'heure où l'on cherche à profiter de l'énergie marine ? La géothermie, plus particulièrement la géothermie marine qui exploite les calories thermiques d'une ressource inépuisable, à savoir la mer, est-elle suffisamment accompagnée dans son développement ?

La fermeture de la centrale de Fessenheim et l'abandon du réacteur rapide refroidi au sodium à visée industrielle (Astrid) pèsent lourd dans votre bilan. Dans ce contexte, pouvez-vous nous dresser un point de situation sur le réacteur thermonucléaire expérimental international (Iter) de Cadarache ? La perspective de la fusion nucléaire, qui produit une énergie infinie, est la véritable réponse à nos défis pour une croissance propre et pérenne.

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