Je profite de cet amendement pour revenir sur les propos de M. Houlié. Nous ne les avons pas beaucoup cités depuis hier, mais les partis calédoniens indépendantistes, qui ne sont pas représentés dans cette assemblée parce qu'ils n'ont pas accordé leurs voix à M. le rapporteur – l'Union calédonienne et le Parti de libération kanak (Palika) –, sont clairement opposés à ce projet de loi constitutionnelle. L'Union calédonienne estime que le texte est de nature à « déstabiliser les équilibres du pays ». Il fait le constat de l'échec des discussions bilatérales avec l'État et estime qu'il faut donner une chance à la discussion ouverte avec une partie des non-indépendantistes. Le Palika, quant à lui, qualifie ce projet de loi constitutionnelle de « démarche maladroite » et estime qu'il peut nuire à la conclusion d'un accord entre acteurs locaux. Face à cette provocation du gouvernement français, l'Union calédonienne a annoncé suspendre jusqu'à nouvel ordre les discussions qu'elle menait jusqu'à présent avec les groupes loyalistes et Le Rassemblement.
Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), qui regroupe l'Union calédonienne, le Palika et deux autres mouvements indépendantistes, s'est réuni le 23 mars dernier en congrès et demande – exige, même – le retrait de la réforme constitutionnelle. Il demande aussi avec force la création d'une médiation qui serait conduite par une personnalité de haut niveau afin de garantir l'impartialité de l'État et favoriser la reprise des négociations entre l'État et les indépendantistes. En effet, aujourd'hui les partis indépendantistes ont le sentiment – qui n'est peut-être pas qu'un sentiment, mais une réalité…