En l'absence de Guillaume Kasbarian, ministre chargé du logement, je répondrai à votre question. Commençons par rappeler les chiffres. Chaque soir, 200 000 personnes, dont la moitié sont en région parisienne, passent leur nuit dans un centre d'hébergement d'urgence. Ces 200 000 places ont pu être ouvertes grâce à un effort sans précédent car, lors de la crise du covid, le gouvernement précédent a pris la décision de relever le nombre de places et nous avons tenu à maintenir ce niveau, tout en développant en parallèle, conformément à l'engagement du Président de la République, le plan « logement d'abord » qui consiste à proposer des sortes de pensions de famille, une autre solution que l'hébergement d'urgence, qui n'est la panacée pour personne.
Qui retrouve-t-on dans les centres d'hébergement d'urgence ? Par définition, ceux qui n'ont pas de toit. Vous citez un rapport de la Cour des comptes dont vous tirez des conclusions hâtives, et vous semblez découvrir une formule magique qui consisterait à expulser les occupants de ces centres pour y faire entrer ceux qui n'y sont pas ! Vous oubliez simplement que l'hébergement d'urgence est précisément conçu pour ceux qui n'ont pas d'hébergement. Je citerai l'exemple des femmes victimes de violences conjugales pour lesquelles le parc a doublé en quelques années afin d'atteindre 10 000 places. Parallèlement, nous réalisons, avec les associations, un véritable travail de dentellière pour adapter les moyens aux besoins en fonction des secteurs.
J'ai bien entendu votre appel à prêter une attention particulière aux plus fragiles, à ceux qui souffrent, mais je vous assure que nous sommes déterminés à mener une politique globale qui ne laisse personne au bord du chemin.