Depuis quelque temps, nous assistons à un véritable battage médiatique au sujet de l'avenir de nos stations de montagne, soumises, comme chacun le sait, à des conditions climatiques de plus en plus hasardeuses. Ces variations interrogent sur le maintien à moyen terme des activités de loisirs – à commencer évidemment par le ski –, qui seraient condamnées, menaçant de fait l'équilibre économique de la montagne.
Cette inquiétude, qui agite de nombreux responsables publics, ne paraît cependant pas partagée par tous les professionnels du secteur de la montagne. L'évolution du climat ne semble pas paniquer les professionnels du secteur privé, qui sont moins pessimistes quant à l'avenir et à la pérennité de leurs activités. Preuve en est que les investisseurs privés continuent à engager des dépenses, parfois pharaoniques, pour les stations qu'ils gèrent ou qu'ils financent. Plus frappant encore, certains de ces investisseurs sont si confiants dans l'avenir qu'ils vont jusqu'à hypothéquer leurs biens personnels pour faciliter leur projet. Quand on va à leur rencontre, tous nous disent qu'ils croient en l'avenir et se sentent capables de réussir la transition qui permettra aux stations de continuer à tourner, notamment parce que les évolutions climatiques s'opèrent sur des cycles relativement longs et permettent par conséquent de s'adapter de façon organisée et concertée. Il s'agit donc de s'appuyer sur le savoir-faire et le travail de toutes ces personnes trop souvent mises à l'écart dans la stratégie globale que l'État développe pour nos montagnes.
Par nature, la montagne est un environnement où les contraintes en tous genres sont bien plus nombreuses qu'en vallée ou en plaine. De fait, la capacité d'adaptation et d'innovation de ceux qui y vivent et y travaillent est particulièrement développée. C'est un lieu où les idées abondent et où les technologies de pointe se développent à grande vitesse. Je m'interroge donc sur les raisons de l'inquiétude qui semble transir une partie de la classe politique et alimente un discours quasi apocalyptique sur l'avenir de la montagne, qui serait menacée d'un crash économique imminent. Il y a là un décalage entre les positions publiques des uns et des autres et la réalité du terrain, sur lequel je souhaiterais que vous apportiez quelques éléments de réponse.