S'agissant de la multiculturalité de la société néo-calédonienne, vous n'avez rien découvert, monsieur le ministre. Ce sont les Kanaks eux-mêmes, à Nainville-les-Roches, qui en ont accepté le principe, en incluant tous les oubliés de l'histoire, les bagnards, les personnes menées en Nouvelle-Calédonie pour y travailler, toutes ces communautés qui constituent la société néo-calédonienne ; elles sont d'ailleurs comptabilisées en tant que telles. On entend beaucoup parler d'universalisme mais en Nouvelle-Calédonie, on distingue les communautés dans la statistique : les Kanaks, les Européens, les habitants de Wallis-et-Futuna… Vous voudrez peut-être abolir cette pratique, sous prétexte qu'elle institue une hiérarchie. En vérité, elle est l'expression de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie. En 1983, les Kanaks ont reconnu cette histoire et voulu qu'elle fasse partie de la culture et de la citoyenneté calédoniennes.
Vous êtes en train de priver une partie de la population de la possibilité de débattre avec les autres pour créer collectivement cette citoyenneté calédonienne.