M. le rapporteur a eu raison de dire qu'il n'y a pas eu d'accord électoral à l'époque. C'était une décision unilatérale du président Chirac contre l'avis d'une partie de l'accord, et même d'une partie très importante, le RPCR auquel appartenait M. Frogier, et donc des loyalistes. Ne prétendez donc pas que depuis toujours il y a eu un accord en Nouvelle-Calédonie sur la constitution du corps électoral : ce n'est pas la vérité historique.
Ensuite, la question des natifs est intéressante. D'abord, vous évoquez l'extension des listes électorales pour les inclure comme s'il s'agissait d'une solution de repli ; c'est quelque peu étonnant. Vous avouez donc vous-même qu'il y a là une difficulté importante pour les personnes nées après 1998 en Nouvelle-Calédonie qui ne peuvent pas voter, qu'elles soient kanak ou non. Contrairement à ce que vous dites, indépendantistes et non-indépendantistes ne sont pas d'accord pour étendre les listes électorales aux natifs alors qu'ils s'opposeraient sur l'idée d'une liste électorale d'une durée de dix ans glissants. Aussi vous-mêmes êtes-vous partisans d'une décision unilatérale.
Ensuite, on sait que – et vous le savez aussi, c'est pour cela que vous défendez cet argument que soutient également le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et auquel je me suis rangé dans le préaccord que nous avions dessiné – la majorité des natifs sont issus du monde kanak.