Monsieur le ministre, vous répétez à qui veut l'entendre que la France n'a jamais autant dépensé pour l'écologie. On a envie de vous répondre : encore heureux ! Qui pourrait imaginer qu'on dépense moins qu'il y a dix ans pour l'écologie alors que les conséquences du dérèglement climatique sont là et que nous n'avons que quelques années pour agir ? Mais, vous le savez, votre effort n'est pas du tout à la mesure de cet enjeu historique : selon le rapport de Selma Mahfouz et Jean Pisani-Ferry sur les incidences économiques de l'action pour le climat, les financements publics supplémentaires nécessaires devraient être portés à 34 milliards d'euros, dont on peut estimer que les deux tiers doivent être engagés par l'État.
Or, à rebours de l'histoire, vous avez clairement décidé de sacrifier l'écologie sur l'autel de l'orthodoxie budgétaire. Sur les 10 milliards d'euros de coupes budgétaires décidées par décret en février dernier, 2,2 milliards concernaient le budget de l'écologie : 1 milliard sur MaPrimeRénov, 341 millions sur les infrastructures de transport, 430 millions sur le fonds Vert. Concrètement, ce sont des actions de végétalisation dans les villes, de protection contre les incendies et les inondations, des rénovations thermiques d'écoles qui ne seront pas réalisées.
Dans la deuxième tranche de 10 milliards prévue dès cette année, les premières informations sont parues aujourd'hui, faisant état de nouvelles coupes à venir dans le budget de l'écologie – entre 1 et 1,4 milliard d'euros. Ma question est simple : confirmez-vous que vous prévoyez de nouvelles coupes budgétaires, une fois de plus sur le budget de l'écologie ? Êtes-vous conscient que vous laissez les Français seuls et désarmés face aux conséquences du dérèglement climatique, au moment où ils ont le plus besoin d'être accompagnés ?