Le Gouvernement s'est trompé sur tout, qu'il s'agisse de la croissance, de la prévision des recettes publiques ou encore du déficit. Ces erreurs virent à l'incompétence, et l'on doute sérieusement de leur sincérité tant elles semblent justifier ensuite des coupes budgétaires brutales si assumées. Les 10 milliards de coupes que vous avez annoncées sont pourtant un scandale. En valeur absolue, l'écologie, l'emploi et l'enseignement supérieur seront les plus durement touchés ; en proportion, l'aide internationale et la jeunesse souffrent le plus.
Votre austérité, c'est donc l'abandon de toute politique ambitieuse en matière de bifurcation écologique, et aussi l'abandon de la jeunesse, à qui vous n'avez rien d'autre à proposer que les coups de menton autoritaristes du Premier ministre. On ne forme pas des citoyennes et des citoyens à coups de cravache, d'uniforme et de service national universel (SNU), ni dans des internats qui ressemblent à s'y méprendre à des maisons de correction ; on forme des citoyennes et des citoyens en leur donnant des perspectives d'avenir et un espoir d'émancipation. Ce que vous promettez à notre jeunesse, c'est l'inaction climatique, la souffrance au travail et une militarisation absurde de la société, qui nous mène droit à la guerre.
Cela ne s'arrête pas là : après les 10 milliards de coupes pour 2024, vous nous annoncez 20 milliards de coupes supplémentaires dans le projet de loi de finances pour 2025, et jusqu'à 50 milliards d'économies d'ici à 2027. C'est l'État social français et la cohésion de la société que vous êtes en train de détruire. Après vous, le déluge, pourvu que les comptes soient à l'équilibre ! Or vous n'y arrivez même pas, car le scénario budgétaire que nous connaissons en ce début d'année se reproduira année après année : manque de croissance, donc manque de recettes, d'où une nouvelle cure d'austérité absurde pour tenter inutilement de remédier à la situation. Nous avons un problème de recettes publiques, non pas de dépenses publiques ! Il faut donc augmenter les recettes.
Loin de la caricature répétée à l'excès par les ministres sur les plateaux de télévision et dans les matinales à la radio quant à notre prétendue volonté de matraquer les Français d'impôts, nous avons des propositions, et elles sont justes : rétablir un impôt sur la fortune renforcé, incluant un volet climatique ; taxer les superprofits ; supprimer le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), ainsi que le crédit d'impôt recherche (CIR) pour les plus grandes entreprises ; supprimer les niches fiscales les plus polluantes, ainsi que la niche Copé, qui permet aux holdings des milliardaires d'échapper à toute imposition ; rétablir la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ; établir un impôt universel sur les entreprises ; renforcer la taxe sur les transactions financières (TTF) ; mettre fin à la flat tax ; et, évidemment, mener une véritable politique de lutte contre l'évasion fiscale. Vous n'avez qu'à faire votre marché parmi ces propositions,…