Il est parfaitement normal que nous débattions aujourd'hui du pacte européen sur la migration et l'asile, sur proposition du RN, tant cet accord épouse parfaitement les idées de l'extrême droite.
Toutes les propositions votées dans ce cadre vont dans un seul sens : restreindre les droits des personnes en mouvement. Les États pourront s'affranchir d'un large éventail de réglementations européennes en matière d'asile, en période de hausse soudaine des arrivées. Pire encore : cet accord permet des exceptions en cas d'instrumentalisation, ce qui laisse entendre que les vies humaines ne seraient que des outils politiques.
Nous le répétons : rien ne peut empêcher la liberté de circulation ni la détermination de ceux qui cherchent à fuir l'horreur, la guerre et la violence. Rien ne peut empêcher ceux qui cherchent un avenir d'essayer d'en forger un meilleur.
Cependant on continue d'utiliser les mêmes techniques répressives, qui mettent en danger la vie des gens. On l'a vu lors du débat abject qui s'est déroulé entre ces murs à l'occasion de l'examen de la loi immigration, ce texte qui consacrait le mariage entre la majorité et le RN.
Voici à présent une autre preuve de cette union : le pacte européen, qui inclut l'externalisation des frontières avec des accords bilatéraux avec l'Albanie, la Libye, la Turquie ou encore la Tunisie.
Prenons tout d'abord l'exemple de la Libye, pays considéré comme sûr par l'Union européenne alors qu'il viole de façon évidente les droits humains des migrants, comme le rappelle régulièrement l'ONU. Il leur inflige en effet torture, détention arbitraire ou encore esclavage sexuel.
Passons à la Tunisie, dont le régime autoritaire s'est rendu responsable de l'envoi de milliers de migrants dans le désert, sans eau et dans des conditions inhumaines – on compte au moins vingt-sept morts. Cela n'a pas empêché l'Union européenne – avec les camarades italiens du RN – de signer un accord avec le régime tunisien.
Au fond, la seule différence entre le projet de l'extrême droite et celui des libéraux – qui a abouti à ce pacte européen –, c'est l'externalisation de la violence, la sous-traitance du racisme et de la xénophobie.