Vous l'aurez compris, les députés du groupe RN ne partagent pas cette vision immigrationniste : les macronistes veulent répartir les migrants, nous voulons les faire repartir. Les députés européens issus du Rassemblement national ont décidé de voter contre ce texte, qui ne brisera en aucun cas les flux migratoires vers l'Europe ; pire, il les encouragera, faisant peser une menace sur les intérêts vitaux du peuple français.
Le pacte sur la migration et l'asile prévoit en effet la répartition de près de 30 000 migrants par an sur le territoire des États membres, ceux qui refuseraient de se soumettre à cette règle devant s'acquitter d'une amende de 20 000 euros par migrant refoulé. Vingt mille euros, c'est beaucoup d'argent : c'est le coût d'une semaine d'hospitalisation pour un malade en soins intensifs ; la dépense moyenne annuelle de scolarisation pour deux collégiens ; plus de quatorze Smic net pour les travailleurs pauvres ; ou encore un mois de salaire pour une dizaine d'AESH (accompagnants d'élèves en situation de handicap) ou d'Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles).
Loin de trouver ces sommes scandaleuses, la secrétaire d'État chargée de l'Europe les a justifiées, le 4 octobre 2023 sur France Info, en indiquant qu'elles serviraient à l'hébergement des migrants, à prendre soin de leur famille, à faire des tests sanitaires, à s'occuper de leur santé, à faire des tests sécuritaires. Les Français aimeraient beaucoup qu'on leur consacre autant de moyens dans tous ces domaines.
Autre sujet d'inquiétude, le pacte risque de nous amener à battre tous les records d'immigration – déjà pulvérisés par les gouvernements macronistes. Voici quelques exemples : le taux d'inexécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) s'élève à plus de 90 % ; depuis 2017, près de 2 millions de nouveaux premiers titres de séjour ont été attribués ; près de 830 000 demandes d'asile déposées ; et environ 30 000 clandestins régularisés sur notre sol chaque année, pour un total équivalent au nombre d'habitants de la ville de Rennes. Entre 600 000 et 900 000 clandestins sont présents sur notre sol, soit autant que la population de Lyon ou Marseille.
Par ailleurs, ne serait-ce que pour l'année 2023 – qui bat le record de 2022 –, quelque 380 000 migrants sont arrivés illégalement dans l'Union européenne (UE) selon l'Observatoire de l'immigration et de la démographie. Parmi les nationalités les plus représentées, essentiellement par des hommes, on retrouve des Syriens, comme le violeur de deux femmes à Reims en août 2022, des Guinéens, comme le violeur d'une femme handicapée dans le Maine-et-Loire en décembre 2022, et des Afghans, comme l'homme qui, en janvier 2023 dans le Pas-de-Calais, a violé un garçon de 14 ans sur la voie publique.
D'une manière générale, l'immigration massive et incontrôlée a des conséquences dramatiques sur la sécurité de nos concitoyens. Alors que les étrangers ne représentent que 7 % de la population totale, ils sont impliqués dans 63 % des agressions sexuelles commises dans les transports en commun d'Île-de-France. En 2019, ils sont à l'origine de près de 24 % des vols avec violence, 22 % des cambriolages, 17 % des atteintes physiques et 16 % des infractions à caractère sexuel. Enfin, ils représentent un quart des détenus, contribuant ainsi à la surpopulation de nos prisons.
En outre, ce pacte ne manquera malheureusement pas de provoquer un appel d'air vers la France, qui fait déjà figure de guichet social : alors que 2,4 millions de ménages étaient toujours en attente d'un logement social fin 2022, on apprend qu'environ 30 % des locataires d'un HLM sont des ménages immigrés. Ce principe de préférence étrangère dans l'attribution des logements sociaux trouve son corollaire concernant les logements étudiants. À titre d'exemple, la presse révèle que le Crous (centre régional des œuvres universitaires et scolaires) Bordeaux-Aquitaine, qui ne disposait que de 10 500 logements pour environ 48 500 étudiants, a néanmoins signé une convention prévoyant de les attribuer en priorité aux étudiants sénégalais.
Autre raison de notre profond désaccord, ce pacte limite la possibilité de vérifier si les personnes sont majeures en procédant à des examens médicaux, désormais soumis au consentement de la personne à examiner, un refus ne pouvant être considéré comme une preuve qu'elle est majeure. Qui donc aura intérêt à accepter l'exercice ? Personne, et des individus ayant l'intention de frauder moins que quiconque ! Une telle complicité d'encouragement à la fraude a été défendue au Parlement européen par la macroniste Fabienne Keller, récompensée par sa reconduction sur la liste macroniste, en septième position.
Ouvrir ainsi la porte aux mineurs non accompagnés (MNA) aura des conséquences dramatiques sur les finances publiques. Alors que les macronistes souhaitent réaliser des milliards d'économie sur le dos des Français, ils ne sont pas pingres s'agissant de dépenser environ 50 000 euros par an et par MNA, dont le nombre a d'ailleurs explosé en Gironde sous l'effet d'un tel appel d'air, augmentant de 67 % entre 2017 et 2020 pour culminer à 1 324 individus. En plus d'assécher les finances de l'aide sociale à l'enfance (ASE) des départements, les MNA sont surreprésentés parmi les auteurs d'actes de délinquance : à Bordeaux en 2020, selon la préfecture de Gironde, 40 % des faits de délinquance leur étaient imputables.
En matière de lutte contre l'immigration, d'économie ou de respect du peuple, vous autres, macronistes, avez perdu toute crédibilité. D'ailleurs, selon un sondage de février 2024, 77 % des Français ne vous font pas confiance pour contrôler l'immigration. Sans doute est-ce l'une des conséquences du fiasco de votre loi immigration et de vos promesses non tenues : fin 2023, Mme Elisabeth Borne, alors Première ministre, s'était engagée à organiser un débat « tout début 2024 » sur la réforme de la très coûteuse aide médicale d'État (AME), ce que personne n'a oublié – et certainement pas les élus du Rassemblement national. Or, en ce début de mai, rien de tel n'est inscrit à l'ordre du jour.
Comme 80 % des Français, nous sommes fermement opposés à l'arrivée de nouveaux migrants sur le territoire national. Si l'on en croit les sondages relatifs aux élections européennes – tout en gardant à l'esprit que ceux-ci ne font pas l'élection –, de très nombreux Français semblent nous faire confiance pour régler les problèmes que vous êtes incapables de résoudre et, pire, que vous avez créés. En matière d'immigration en particulier, ils savent qu'ils peuvent faire confiance à Jordan Bardella, qui aura pour troisième de liste l'ancien directeur de Frontex, l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Fabrice Leggeri, honteusement débarqué pour avoir voulu protéger les frontières de la submersion migratoire…