En 2023, les cyberattaques ont augmenté de 30 %. Hôpitaux, administrations, collectivités territoriales et entreprises sont sous le feu d'une menace qui ne cesse de croître. Les cybercriminels chinois, russes et nord-coréens s'en donnent à cœur joie.
De janvier à juin 2023, les autorités américaines ont demandé et obtenu des informations sur 115 000 comptes Google, dont de nombreux comptes européens et français. Cerise sur le gâteau, nous avons appris hier que les autorités chinoises ont cyberespionné au moins huit députés et sénateurs français. Pire, l'État français, averti par les autorités américaines, était au courant depuis 2022 mais n'en avait pas informé les victimes. Était-ce par impuissance, par lâcheté, par désintérêt ? Telle est la question.
Ces faits ne sont qu'une goutte d'eau dans la cyberguerre qui nous est livrée et qui ne fera que s'intensifier à l'arrivée des Jeux olympiques. En 2015, le gouvernement Valls, dont M. Macron faisait partie, a mis en place la stratégie nationale de sécurité numérique. Celle-ci aurait dû être un bouclier contre ces ingérences, en protégeant notre souveraineté et en sécurisant nos données.
Les faits démontrent pourtant qu'elle n'a servi à rien. Elle n'a pas permis de favoriser les entreprises françaises et européennes dans la commande publique, ni d'augmenter les moyens de l'Anssi, à qui on donne de plus en plus de missions. Elle n'a pas protégé nos pépites cyber de la prédation étrangère. Ces dernières années, les rachats d'entreprises comme Alsid, Sqreen et Sentryo par des sociétés américaines et la situation dramatique d'Atos sont des preuves éclatantes de votre inconséquence.
Au regard de ce bilan peu reluisant, mes questions sont simples. Quand donnerez-vous la priorité aux entreprises françaises et européennes dans la commande publique ? Quand renforcerez-vous les moyens de l'Anssi ? Quand nos pépites françaises cesseront-elles de nous glisser entre les mains, rachetées par des entreprises étrangères ?