Avec la stratégie nationale pour la sécurité du numérique, l'État s'est engagé à favoriser une confiance numérique propice à la stabilité de l'État, au développement économique et à la protection des citoyens.
Penchons-nous sur la protection des citoyens vis-à-vis des écrans et des contenus. Le réseau social Instagram a reconnu qu'il empirait le rapport à son corps d'une adolescente sur trois. La dépression, l'anxiété, le manque de sommeil, le retard d'acquisition du langage et les troubles de l'apprentissage sont les effets, désormais avérés par la science, d'une exposition excessive aux écrans. Les conduites violentes sont de plus en plus répandues chez les adolescents et la reconstitution des drames implique d'éplucher les messageries des réseaux sociaux. Lors de sa déclaration de politique générale, Gabriel Attal avait annoncé sa volonté de résister à la catastrophe éducative et sanitaire qui pointe derrière l'usage excessif et inapproprié des écrans par les mineurs.
Mercredi dernier, la commission d'experts sur les écrans installée par le Président de la République – et qui m'a auditionné – a publié un rapport qui confirme les préoccupations partagées par de nombreux Français. Ce rapport émet de nombreuses recommandations, dont des mesures concrètes pour limiter l'usage des écrans chez les plus jeunes et promouvoir des interactions plus saines avec la technologie.
Le Président de la République a donné un mois au Gouvernement pour examiner ces recommandations et les traduire en actions. Au-delà des clivages politiques, la protection de notre jeunesse face aux dérives du numérique est une priorité pour nombre d'entre nous – peu importe les bancs sur lesquels nous siégeons.
Soyez audacieux, soyez même radicaux s'il le faut. Proposez-nous un équilibre efficace entre protection et contrôle. Je suis convaincu que nous pourrons avancer ensemble, comme nous l'avons fait pour la loi du 9 juin 2023 visant à encadrer l'influence commerciale et à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux, dont le gouvernement espagnol vient de s'inspirer directement.
Comment envisagez-vous d'intégrer les propositions de ce rapport dans les politiques publiques actuelles et futures pour assurer un équilibre entre les bénéfices et les risques associés à l'utilisation des écrans par les jeunes ?