L'arrêté du 15 mars confirme la volonté du Gouvernement de mettre en place dès la rentrée 2024 des groupes de besoins en français et en mathématiques dans les classes de sixième et de cinquième. Ces annonces ont suscité parmi les équipes pédagogiques de nombreuses questions, réflexions et inquiétudes sur l'organisation des emplois du temps et la charge de travail, d'autant que des études démontrent que de tels groupes ne sont pas à même de faire progresser les élèves et qu'ils comportent des risques de stigmatiser certains d'entre eux.
Comment annoncer une intégration dans le groupe des élèves en difficulté aux enfants comme à leurs parents ? Les enfants atteints de troubles « dys » ou d'autres troubles des apprentissages seront-ils automatiquement placés dans ces groupes ? Si tel devait être le cas, cela pourrait les affecter profondément et avoir des incidences néfastes sur la suite de leur scolarité. Ajoutons qu'au-delà des tests et évaluations, ces groupes de besoins ne sauraient être mis en place sans une réelle concertation avec les équipes des écoles élémentaires, qui ne sont pas assez souvent évoquées.
Madame la ministre de l'éducation nationale, alors que les collèges préparent leur rentrée, pouvez-vous faire le point sur les travaux menés avec les rectorats et les établissements depuis les premières annonces et la publication de l'arrêté, il y a deux mois ? Le lancement de ces groupes nécessitera-t-il des moyens supplémentaires ? Ont-ils été estimés et seront-ils mobilisés ?