Je vous prie de bien vouloir excuser l'absence du ministre des armées. S'agissant de la construction d'une défense européenne, l'Europe est à un moment charnière, alors que les conflits ne cessent de se multiplier autour d'elle, en Ukraine, au Sahel, à Gaza, suscitant de nombreuses préoccupations. Dans ce contexte, la seule réponse possible pour la défense européenne est l'unité des vingt-sept États membres. Le Président de la République avait compris la nécessité de renforcer l'autonomie stratégique européenne dès 2017. Elle voit peu à peu le jour grâce à l'adoption de nombreux dispositifs, mais il faut accélérer.
C'est d'ailleurs le message fort que le Président de la République a délivré dans son discours de la Sorbonne, le 25 avril. Nous devons accélérer non seulement pour nous-mêmes, puisqu'il n'y a pas d'indépendance sans autonomie de la défense, mais aussi pour nos amis ukrainiens, que nous défendons et que nous soutenons de manière implacable.
Quant au rapport d'Enrico Letta que vous avez mentionné, il trace des perspectives très importantes en vue de réduire nos dépendances et de renforcer notre base industrielle.
Permettez-moi, enfin, d'ajouter un message important : il faut avancer en assumant la préférence européenne. L'argent européen doit servir à acheter du matériel européen : c'est le seul moyen d'obtenir une industrie robuste et compétitive, à même de produire davantage en France et en Europe. C'est pourquoi il nous faut lancer un rendez-vous à vingt-sept. Les budgets européens de défense cumulés représentent à peu près 270 milliards d'euros ; nous disposons donc de marges de manœuvre. À nous de construire et la France avancera dans cette perspective !