Ma question s'adresse à Sébastien Lecornu, ministre des armées. Alors que la guerre en Ukraine se prolonge et que les tensions géopolitiques s'intensifient à travers le monde, il est crucial d'avoir une défense européenne plus forte et plus résiliente. Plus que jamais, la France plaide pour un renforcement du financement de l'industrie de la défense européenne. Notre ambition est claire : les États membres doivent investir davantage, mieux, ensemble, au niveau européen. C'est aussi dans cette lignée que s'inscrit le rapport sur l'avenir du marché unique de l'ancien Premier ministre italien, Enrico Letta.
Malgré des budgets importants, le marché européen de la défense souffre de sa fragmentation. Une étude du Parlement européen établit qu'une véritable coopération des Européens en matière de défense permettrait d'économiser ou d'investir entre 25 et 75 milliards d'euros par an. Rappelons que 78 % des acquisitions de défense des États membres entre le début de la guerre d'agression russe et le mois de juin 2023 ont été effectuées en dehors de l'Union européenne.
Pour le groupe Démocrate, il est prioritaire que les États membres s'engagent dans le renforcement de l'industrie de défense européenne. Nous le savons, les négociations s'annoncent difficiles, en particulier en cette année électorale au cours de laquelle des questions essentielles comme les migrations, le coût de la vie et le changement climatique pourraient éclipser celle de la défense. Quelles priorités en matière de défense le gouvernement français souhaite-t-il voir inscrites à l'ordre du jour de la Commission et du Parlement européen après les élections européennes du 9 juin ?