Le débat, nous l'avons : nous le tenons ici, vous, vos collègues et moi. Vous le savez, je suis prête à débattre avec vous dès que vous le souhaitez et je me rends très volontiers devant la représentation nationale.
Je voudrais revenir sur deux points que vous avez évoqués. D'abord, vous avez parlé de dissonance cognitive entre les mots et les actes, mais je ne pense pas qu'il y en ait une ici. Nous affirmons que nous voulons la réussite des élèves et nous nous donnons les moyens de la faire advenir. Vous soutenez qu'il y a une dissonance en prétendant que certaines mesures n'ont pas porté leurs fruits. Pourtant, observons les mesures prises pour le premier degré – certains d'entre vous ont à juste titre soutenu que c'était là qu'il fallait concentrer l'effort, car c'est là que, par l'acquisition du langage, naît l'ensemble des possibles pour un élève. Nous avons dédoublé les classes de CP et de CE1. Les classes de sixième, cette année, sont les premières à voir les efforts consentis porter leurs fruits : nous constatons des progrès. Je ne crois donc pas qu'il y ait de dissonance entre les mots et les actes. Il y a au contraire une réconciliation au bénéfice de la réussite des élèves.
Ensuite, vous évoquez l'instauration des groupes de niveau qui, prétendez-vous, met fin au collège unique. Nous avons créé des groupes de besoins qui répondent à des besoins spécifiques des élèves, lors de certaines séquences pédagogiques, afin de hausser leur niveau de compétences. Ces groupes de besoins ne contrecarrent pas le collègue unique ; au contraire, ils renforcent l'exigence d'une culture globale unique pour tous les élèves jusqu'à la fin du collège, car ils permettent de lutter contre l'assignation. Il me semble naturel qu'existent des voies divergentes après le collège mais, jusqu'au niveau du collège, la voie unique demeure.