Les études s'enchaînent, mettant en évidence une dégradation de la santé mentale des collégiens, des lycéens et des étudiants, notamment depuis la crise sanitaire liée au covid et particulièrement chez les jeunes filles.
Les professionnels ne cessent de nous faire connaître leurs craintes. Or les manques sont criants, tant en matière de prévention que d'accompagnement. Il est urgent de se préoccuper de la santé mentale de notre jeunesse. Les constats sont connus et précisément documentés.
Mon collègue Joël Aviragnet et moi-même avons récemment déposé une proposition de loi visant à prendre dix grandes mesures pour la santé mentale, une proposition de loi visant à instaurer des mesures d'urgence pour la santé mentale des jeunes, ainsi qu'une proposition de loi transpartisane, que nous avons élaborée avec la majorité.
Mais le Gouvernement repousse encore le moment de passer à l'action et lance un CNR santé mentale. Pourquoi ? Vous disposez pourtant d'un très large panel de solutions, dont la première demeure une augmentation des moyens humains et financiers.
À ce stade, les professionnels ne souhaitent plus être consultés : ils veulent du concret. À quand le lancement du nouveau dispositif Mon soutien psy ? À quand une couverture nationale pour les maisons des adolescents ?
Le milieu scolaire est évidemment très concerné par la santé mentale des jeunes. Vous avez récemment admis que les professionnels de santé devaient renforcer les rangs de la communauté éducative. Je voudrais vous alerter sur deux points.
Premièrement, compte tenu du lien incontestable entre les conditions de vie et d'apprentissage des jeunes et leur santé mentale, la création de groupes de niveau dans les collèges, qui agira sur la détermination sociale, accentuera la pression scolaire, la stigmatisation et le risque de mal-être.
Deuxièmement, à la suite du covid-19, les orthophonistes nous alertent sur la nette augmentation des troubles du langage chez les enfants, qui risquent d'altérer leur développement et leurs capacités d'adaptation sociale et relationnelle. Monsieur le ministre, sur ces deux sujets, que proposez-vous en matière de prévention ?