Le passage aux urgences pour gestes et idées suicidaires, troubles de l'humeur ou troubles anxieux a augmenté chez les jeunes de moins de 18 ans. En 2022, 24 % des lycéens déclarent avoir eu des pensées suicidaires. Enfin – et c'est le plus triste –, le suicide est la première cause de mortalité chez les moins de 35 ans.
Ces constats illustrent un gouffre sanitaire et social : celui de la prise en charge de la santé mentale, particulièrement celle des plus jeunes. Préoccupations liées à leur avenir, crise économique et sociale, impact du confinement, éco-anxiété, amplification des phénomènes par les réseaux sociaux, tous ces facteurs créent troubles, angoisses et isolement.
La santé mentale est le parent pauvre de notre système de santé : alors que les besoins dans ce domaine vont grandissant, la situation de la psychiatrie est dramatique, que l'on considère les conditions d'exercice des professionnels ou le manque d'attractivité du secteur. Le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie a lui-même récemment reconnu l'inadéquation persistante entre les besoins, très élevés, et l'offre proposée. Un rapport de la Cour des comptes s'inquiète de la forte diminution de l'offre en pédopsychiatrie : 30 % des postes de psychiatre et 50 % des postes de pédopsychiatre sont vacants. En mai 2023, j'avais mis sur la table une proposition de résolution pour demander un plan Marshall de la psychiatrie – je regrette de ne pas avoir pu en discuter dans cet hémicycle.
Ce constat, monsieur le ministre, vous oblige à provoquer un choc d'attractivité et de formation dont on ne trouve pas trace dans les propositions du Gouvernement. Que prévoyez-vous pour renforcer l'attractivité des métiers du soin en psychiatrie et améliorer les conditions de travail des professionnels ? S'agissant de la psychologie, ferez-vous évoluer le dispositif Mon soutien psy pour qu'il soit à la hauteur des enjeux ? Notre jeunesse nous regarde : ne la sacrifions pas, et agissons !