Vous avez raison, le recours aux médicaments en première intention n'est pas forcément la réponse la plus adaptée face à la détresse de la jeunesse. Le rapport du Haut Conseil de la famille de l'enfance et de l'âge (HCFEA) de mars 2023 nous alerte sur la hausse de la consommation de psychotropes chez l'enfant et l'adolescent entre 2014 et 2021 : + 49 % pour les antipsychotiques, + 63 % pour les antidépresseurs et + 155 % pour les hypnotiques et sédatifs.
En première intention, la prise en charge ne doit pas être effectuée par les psychiatres. C'est l'intérêt des différents dispositifs que nous soutenons, comme la montée en puissance des maisons des adolescents ou Mon soutien psy, qui permet aux jeunes de se tourner d'abord vers des psychologues, qui éventuellement – mais pas systématiquement – les adresseront à des psychiatres. Les psychologues, qui ne peuvent pas prescrire de médicaments, sont un premier recours utile pour libérer la parole des jeunes, mieux les comprendre avant de les orienter peut-être vers des structures spécialisées ou des solutions médicales.
Je pourrais aussi citer les centres médico-psychologiques (CMP) pour enfants et adolescents, ainsi que toutes les structures de premier recours permettant de diminuer la réponse médicamenteuse, dont la proportion actuelle doit nous alerter.