Depuis quelques heures, nous posons de nombreuses questions en lien avec la santé mentale des jeunes, évoquant le manque de professionnels ou l'insuffisante coordination des services d'intervention. Se dessine l'idée d'ériger la santé mentale des jeunes en grande cause nationale. Je forme le vœu que chacun y mette toute l'énergie nécessaire.
J'ai été interpellé par un constat de la Cour des comptes : un jeune sur deux fait l'objet d'une prise en charge psychiatrique. La détresse psychique est manifeste puisqu'ils sont nombreux, entre 18 et 24 ans, à exprimer des tendances suicidaires.
Face à cette crise, la réponse des services est souvent la prescription médicamenteuse : celle d'hypnotiques et de sédatifs a augmenté de 155 % en quelques années, celle d'antidépresseurs a bondi de 63 %.
Je ne cherche pas à diaboliser le recours aux médicaments, mais je déplore une politique de santé publique où, plutôt que de chercher d'autres voies de traitement pour ces jeunes en difficulté, le recours aux médicaments est devenu monnaie courante pour les professionnels de santé.
Que fait-on de la prévention ? Pourquoi attendre que les jeunes soient dirigés vers des services de psychiatrie, déjà en difficulté ? Ne serait-il pas préférable d'aller à leur rencontre en instaurant une politique proactive ambitieuse ?
Les médicaments ne sont pas adaptés à notre jeunesse. La posologie trop élevée de comprimés, surdosés et parfois non sécables, devient une habitude – c'est condamnable.
En outre, de nombreux mineurs sont orientés vers des lits de psychiatrie d'adultes et en ressortent très choqués. Monsieur le ministre, il est temps de mettre un terme à cette situation.
Certes, nous savons les difficultés en termes de ressources humaines, mais comment voulez-vous que les jeunes aillent mieux et contribuent à la vitalité de la nation si nous ne prenons pas ce dossier à bras-le-corps ?