Je suis impressionné par la richesse de vos questions. En éthique médicale, il faut, selon moi, toujours partir du négatif et, sans imposer une version unique du bien, s'accorder a minima sur une « boussole », une lutte contre des maux avérés et reconnus comme communs. Il peut s'agir de risques climatiques et pandémiques, du retour de la guerre. À ce titre, pour répondre à M. Le Gendre, ce texte me semble accompagner la volonté de lutter contre le négatif et de circonscrire les sphères où il est inévitable. Ceci n'empêche pas de définir simultanément une positivité de la vie, qui ne se réduit pas à la survie, à la lutte contre la mort.
Selon moi, des verrous devront effectivement être déterminés – au moins dans des textes d'application et avec l'aide des médecins – et au premier chef au sujet de la dimension temporelle. À ce titre, la définition du moyen terme constituera le point le plus difficile de la loi, ou du moins de son application.
Enfin, même si le geste létal n'est pas du soin, je pense malgré tout qu'il revient à une personne soignante de l'administrer plutôt qu'à un proche.