Le terme d'accompagnement que mentionne la loi montre que l'on a besoin du médecin pour établir des critères, dans un rôle qui n'est plus exactement celui du soin. Il faut assumer cette contradiction entre la lutte contre la maladie ou la souffrance et le respect de la liberté. J'observe déjà cette contradiction dans la loi Kouchner avec le refus par le patient d'un traitement qui pourrait lui sauver la vie. Elle est une épreuve et elle doit à ce titre être circonscrite.
J'éviterai de parler de rupture anthropologique : il me semble très grave d'accuser ceux qui demandent l'aide à mourir en ayant lutté contre la mort de promouvoir des valeurs de mort. Certains droits sont conquis contre des tyrans, des injustices. Ici, il me semble que la possibilité est conquise comme un moindre mal contre le tragique. Enfin, j'assume la nécessité des verrous juridiques, c'est-à-dire des conditions d'accès, qui sont assez présentes dans l'avis du CCNE.