La France, disait Fernand Braudel, c'est d'abord la langue française. La langue française est la langue de l'olympisme. Et pourtant. Alors que notre pays se prépare tant bien que mal à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques, nous pouvons craindre que cet événement majeur ne soit pas la fête de la culture et de la langue françaises.
En effet, ces dernières années, on a pu malheureusement constater que, souvent, dans les slogans, sur le terrain ou en dehors, la langue française reculait. Que ce soit sur les courts de tennis lors de l'emblématique Tournoi de Roland-Garros, sur les terrains de football lors des Championnats d'Europe en 2016, ou sur ceux de rugby lors de la dernière Coupe du monde, la langue de Molière laisse sa place au globish mondialisé.
Figure de proue de notre patrimoine, vecteur de rayonnement et d'influence, notre langue, qui est la deuxième la plus apprise dans le monde, est progressivement abandonnée et n'est quasiment jamais défendue.
Comment dès lors ne pas redouter une défaite linguistique en rase campagne lors des prochains Jeux olympiques ? Jusqu'en 1972, grâce aux efforts de Pierre de Coubertin, le français était adoubé par le Comité international olympique comme la seule et unique langue officielle des Jeux. Elle est aujourd'hui tellement menacée que l'Organisation internationale de la francophonie et le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques sont obligés de signer une convention sur l'usage et la promotion de la langue française et de la francophonie.
Ces Jeux sont hélas à l'image de la standardisation de la société, où notre langue s'efface au profit de l'anglais, où les marqueurs culturels du monde anglo-saxon participent au déclassement de la culture française. Depuis sept ans, la Macronie est au service d'une idéologie qui prône une vision du monde multiculturelle, uniformisée, mondialisée. Du slogan pour la candidature de Paris 2024 « Made for Sharing », à la communication officielle du Gouvernement – « made in France », « Choose France », « French Tech » –, tout est fait pour effacer purement et simplement notre langue.
En 2018, Emmanuel Macron choisissait d'ailleurs de soutenir la candidature d'une Rwandaise anglophone – et francophobe ! – au poste de secrétaire générale de l'OIF. Un an auparavant – vous étiez alors, madame la ministre, son adversaire –, M. Macron déclarait que la culture française n'existait pas. Depuis, il multiplie les provocations et les atteintes à notre identité nationale. Dernière en date : la proposition scandaleuse de faire chanter Aya Nakamura lors de la cérémonie officielle d'ouverture des Jeux olympiques,