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Intervention de Stéphane Lenormand

Séance en hémicycle du jeudi 2 mai 2024 à 9h00
Discussion d'une proposition de loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Lenormand :

Comme cela a été très justement souligné lors de la vingt-neuvième édition de la Semaine de la langue française et de la francophonie, les Jeux olympiques de Paris constitueront une occasion en or pour célébrer la langue Française et en porter fièrement les couleurs devant les spectateurs du monde entier.

Si les Jeux olympiques ont bien été créés en Grèce antique, la France a joué un grand rôle dans le rétablissement de leur tradition puisque c'est un Français, Pierre de Coubertin, qui a fondé cet idéal sportif international nommé Mouvement olympique. La place éminente de la langue française dans les Jeux olympiques, au point d'être langue officielle du CIO, s'explique ainsi.

Comme l'a rappelé le délégué ministériel à la francophonie au ministère des sports : « Garantir la présence du français aux Jeux est un défi quotidien. »

C'est pourquoi le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires soutient cette proposition de résolution, sous réserve de quelques remarques.

Tout d'abord, nous sommes d'accord avec le Cojop, très mobilisé sur la question : les deux langues, le français et l'anglais, doivent être présentes naturellement à égalité aussi bien dans la signalétique, les panneaux d'affichage, les communications officielles, les documents d'arbitrage, les transports, que lors des conférences de presse officielles et les reportages des médias.

En effet, la langue française est, avec l'anglais, l'une des langues officielles des Jeux olympiques et paralympiques, en vertu de la règle 23 de la Charte olympique.

Aussi ne pouvons-nous être que satisfaits de la signature par l'OIF et le Cojop – qui partagent les valeurs de respect, d'universalisme et de promotion du sport et de la culture – de la convention sur l'usage et la promotion de la langue française et de la francophonie aux Jeux olympiques et paralympiques d'été de Paris 2024. Cette convention, signée au mois de juin 2023, stipule l'utilisation de la langue française durant toute la période des Jeux de Paris 2024 et lors de toutes les cérémonies officielles.

Comme nous le rappellent souvent nos amis Québécois, l'usage du français n'est pas toujours respecté dans notre pays. Aussi un grand témoin de la francophonie, chargé de veiller au respect de la Charte olympique depuis 2004, à chaque édition des Jeux d'été comme d'hiver, est-il le bienvenu.

Cet événement mondial est également une belle occasion de célébrer la communauté francophone, qui compte 320 millions de personnes, réparties sur les cinq continents, et la richesse qu'elle représente : un espace d'échanges privilégiés et de coopération. Le monde sportif et olympique l'a bien compris puisque l'Association francophone des comités nationaux olympiques a été créée.

Nous devons certainement redoubler d'efforts en faveur de la promotion du français. C'est pourquoi, assurément, la France joue un rôle important, en 2024, en organisant également le sommet de la francophonie à Villers-Cotterêts. Les trente ans de la loi Toubon, cette année, donnent l'occasion de rappeler qu'il est indispensable de fournir ces efforts pour assurer sa survie – certains l'attendent.

Enfin, selon notre groupe, soutenir cette proposition de résolution est avant tout symbolique, dans la mesure où l'OIF et le Cojop ont déjà saisi l'importance de ce sujet en signant la convention que je viens d'évoquer.

Certaines recommandations de la proposition de résolution peuvent soulever quelques interrogations, notamment l'édiction de mesures « pour faciliter l'usage de la langue française pour les visiteurs étrangers » et les athlètes.

Notre groupe insiste sur le fait que nous défendons la diversité du français, dans le cadre du respect du plurilinguisme et de l'égale dignité des langues entre elles. La loi Toubon, mentionnée dans la proposition de résolution, a parfois manqué sa cible. Elle devait lutter contre l'hégémonie de l'anglais or, dans les faits, elle n'a fait obstacle qu'à l'usage des langues régionales, contrairement au souhait du législateur de l'époque. La loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, défendue par Paul Molac, a tenté de résoudre ce problème.

Ainsi, nous espérons qu'au-delà de la langue française, nos régions françaises, hexagonales comme ultramarines, seront mises en valeur à l'occasion de cet événement planétaire, et pleinement assimilées à sa réussite.

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