…au moment même où des extraits d'une interview ignoble de Christine Angot refont surface à l'occasion de la sortie de son film, Une famille, qui m'a bouleversée et qui, je crois, fera date. Au moment de l'interview, elle publiait L'Inceste ; Thierry Ardisson reprenait alors allègrement les termes des critiques littéraires de l'époque, qui la qualifiaient de « pute » et son éditeur de « proxénète », tout cela dans l'hilarité générale, au sein d'une émission d'un sexisme achevé. Quand cet aveuglement, cette indécence, cette violence s'arrêteront-ils ?
La proposition de résolution que nous examinons, présentée par notre collègue Francesca Pasquini, que je salue, constitue une réponse salutaire. Je me réjouis des élargissements apportés, en bonne intelligence, à la version initiale du texte, lors de son examen en commission. Il ne s'agit plus seulement des mineurs mais aussi des adultes. Nous ne nous limitons pas aux lieux de travail mais visons également les lieux d'apprentissage. Nous élargissons le champ d'enquête à l'audiovisuel et à la publicité. Enfin, nous nous engageons à analyser les mécanismes de domination et à en déterminer les responsables. Tous ces ajustements vont dans le bon sens.
J'ai cependant un regret. Je note l'absence du mot « femmes » : ces dernières sont incluses dans les victimes majeures, mais n'apparaissent pas en tant que telles. Ce sont pourtant bien elles qui sont l'objet de la domination masculine qui irrigue toutes ces violences sexuelles.