Prendre la mesure de ce qui se passe, comprendre les mécanismes à l'œuvre et saisir l'ampleur du phénomène constitue la première pierre de toute politique qui ne se réduit pas aux effets d'annonce. Cette commission sera aussi l'occasion, pour toutes les personnes qui seront auditionnées, sous serment, de dire la vérité.
Mais ne nous trompons pas. Une fois ce texte voté et cette commission instaurée, il faudra des mesures concrètes, qui préviennent et contraignent, pour arrêter le massacre et empêcher les agresseurs d'opérer dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, et plus globalement des arts et de la culture – je pense à cette tribune de 400 écrivaines, éditrices et enseignantes-chercheuses récemment parue pour nous interpeller. Nous serions bien inspirés de considérer le travail remarquable produit par la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) qui, sous l'impulsion d'Édouard Durand – étonnement remercié depuis – a mis 82 propositions sur la table.