Mesdames et messieurs les députés, je suis heureux de m'adresser à vous à l'occasion de ce débat sur le programme de stabilité, lequel tend à actualiser notre trajectoire macroéconomique et de finances publiques. Je tiens d'abord à remercier le président Éric Coquerel de m'avoir offert l'occasion de présenter cette trajectoire devant les membres de la commission des finances, le 17 avril, en compagnie du rapporteur général du budget, Jean-René Cazeneuve. Ce fut l'occasion d'expliquer et de détailler le sens de cette mise à jour mais aussi de répondre, en toute transparence, aux questions soulevées par les parlementaires. Le présent débat nous donne l'occasion d'évoquer à nouveau le sujet devant les députés et – demain – devant les sénateurs.
L'actualisation de notre trajectoire fait suite au ralentissement de l'économie mondiale que nous avons observé à la fin d'année 2023 et qui nous a conduits à réviser de 1,4 % à 1 % notre croissance pour l'année 2024, comme Bruno Le Maire l'a annoncé dès février. Nous ne sommes pas le seul pays européen à avoir abaissé notre prévision de croissance en début de cette année : en février, l'Allemagne a revu son pronostic à 0,2 %, contre une prévision initiale de 1,3 % ; de son côté, le gouvernement italien table désormais sur une croissance de 1 % cette année, contre 1,2 % précédemment.
Malgré cette conjoncture moins favorable, les fondamentaux de notre croissance restent solides, soutenus par les réformes structurelles, les investissements réalisés depuis 2017 et, de façon plus conjoncturelle, par l'accélération de la consommation des ménages permise par la baisse de l'inflation et du taux d'épargne. Dans son avis sur le programme de stabilité, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) juge la prévision de croissance optimiste, mais pas hors d'atteinte. La prévision du Gouvernement est d'ailleurs proche de celle de la Commission européenne, qui est de 0,9 %. Le 11 avril, la Banque de France a conforté notre prévision en constatant un PIB en hausse de 0,2 % au premier trimestre, ce qui n'est pas « incompatible avec une prévision de 1 % sur l'année ».